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Dans le sanctuaire des Annapurnas

28 septembre 2000 • Rubrique: Népal

07-10-2000 – Sixième jour de marche

Le réveil dans la fraîcheur est joyeux, car le chemin du jour nous mènera à notre sommet.

Nous allons rejoindre le camp de base du Macchapucharé (à 3900 m), et si nous sommes en forme, nous poursuivrons notre marche jusqu’au camp de base du Sanctuaire des Annapurnas (4150 m). Nous savons ainsi qu’une longue étape nous attend, c’est pourquoi nous apprécions ce matin les oeufs, le porridge, et les galettes qui nous sont servis au petit déjeuner.

C’est dans cette atmosphère de fraîcheur que nous commençons notre ascension, à un rythme lent pour économiser notre énergie. Déjà, à cette altitude, nous sommes plus rapidement essoufflés. Nous avançons dans une vallée étroite, où la lumière pénètre peu, à la végétation beaucoup plus rare, plus sèche. Sur notre droite, dans une lumière naissante, ce n’est plus le Macchapucharé, mais un autre sommet que nous voyons. Curieuse, je demande à un porteur son nom… Il hésite, s’adresse à son collègue, demande confirmation à un sherpa qui nous rejoint. Lui aussi hésite, mais après réflexions conjointes, il apparaît que ce sommet serait le Gangapurna (7485 m).

Quelques mètres plus haut dans la vallée, la lumière s’éclaircit, et nous apercevons au loin le camp de base du Macchapucharé, devant un décor de pics enneigés…Nous arrivons pour le repas du midi au camp, situé dans un petit cirque à l’herbe jaunie, sans végétation, et entouré de hautes montagnes aux glaciers longs et larges.

 

Sous une lumière éclatante, nous nous promenons dans le cirque, pour nous imprégner plus encore de ce décor unique. Une marche au dessus du cirque nous amène à une crête, d’où nous découvrons une autre vallée et la moraine du glacier du pic de l’Annapurna III (7555 m), et retrouvons le Gangapurna (7485 m).

De l’autre côté du cirque, nous apercevons un troupeau de moutons et son berger : ce sont les premiers que nous rencontrons ici au Népal ! Même à 3900 mètres, au soleil à l’heure du repas, l’air est agréable, les instants uniques. Les porteurs semblent heureux : ils ont sorti leurs jeux de cartes ! La porteuse aussi retrouve sa forme, et Santos, le fils de Goré, sur un rocher haut perché, s’offre au soleil !

Le site appelle le silence, le recueillement, l’isolement… Après le repas, nous continuons notre marche, excités, pour atteindre le camp de base du sanctuaire des Annapurnas. La montée se fait dans un décor très différent des jours précédents : la vallée large et ensoleillée, est sèche, sans aucune végétation, si ce n’est de l’herbe jaune, le « lac » est vide. Peu après, alors que la brume commence à faire son apparition et que nous apercevons au loin le camp de base, avec ses lodges, l’excitation gagne le groupe des porteurs !

Nous sommes, tous, particulièrement heureux d’arriver dans ce sanctuaire, même si, de cette altitude, seules les lodges sont visibles, les sommets enneigés étant cachés…

Une fois arrivés, c’est dans la brume complète que nous découvrons le site où nous allons établir notre campement. Il est mystérieux, nous sommes saisis…. Plus un rayon de soleil maintenant, il fait froid, mais nous sommes heureux, sauf peut être ceux qui ont un peu le mal des montagnes. Emmitouflés dans nos anoraks et écharpes, nous explorons le cirque, rodant autour des cairns et des drapeaux à prières. L’un des gros cairn est marqué d’une plaque à l’effigie de Maurice Herzog, leader de l’expédition française qui a gravi le premier 8000 m, l’Annapurna (8078 m).

 

Le soir, après la soupe régénérante, Frank nous expose les effets du mal des montages. La nuit est mémorable, car il faut vraiment se couvrir pour dormir dans ce froid (le température est de l’ordre de -5 ou -10°C, l’air est sec), mais avec les gants, le bonnet, les chaussettes, les anoraks, la nuit passe !

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