Dans le sanctuaire des Annapurnas
28 septembre 2000 • Rubrique: Népal04-10-2000 – Troisième jour de marche
Au réveil, la pluie a cessé, mais le temps reste couvert sur les vallées. Une grande étape nous attend, entre montées et descentes dans la forêt. Dans cette atmosphère humide, les sangsues sont toujours présentes, mais davantage sur les chemins en terre que sur les escaliers. Nous traversons des paysages de rizières étagées, de carrés de blé en terrasses, ainsi que des villages aux toits de chaume…
L’après midi, l’humidité disparaît, et les sangsues se retirent et nous laissent un peu de répit. La marche de ce jour est assez technique, surtout au passage d’un minuscule pont de bambous sur une rivière agitée, dont il est interdit de tomber ! Quelques mètres plus haut, des népalais sont en train de construire un pont de remplacement, plus solide. L’oeuvre de construction nous paraît très périlleuse, au seul moyen des mains népalaises…
Enfin, nous arrivons au village de Chinuwa Danda (1500 m), composé en partie de lodges destinées aux touristes non campeurs. En aval du village, se trouve une source d’eau chaude : nous nous risquons, en attendant les porteurs, à descendre au milieu de fougères, auxquelles s’accrochent toujours les sangsues. Nous arrivons, déçus, à une minuscule baignoire d’eau chaude, déjà visitée. Le bain est pourtant réconfortant !…, avant la remontée au village et au campement.
A notre retour, nous avons l’heureuse surprise de voir que nos porteurs sont arrivés, et ont planté nos tentes. Plus les jours passent, plus je me rends compte que je n’aime pas forcément avoir des personnes à notre service, mais que je ne pourrais pas faire ce trek sans leur aide. Cependant, je me demande si les porteurs ne pourraient pas être plutôt des muletiers, comme dans l’Atlas marocain ? Mais Frank me dit que cela est hors de question : la possession d’ânes ou de mules représenterait une richesse qu’aucune famille de porteurs ne pourrait rassembler. De plus, les porteurs sont fiers de leur métier. Le soir, Kamel, à l’aide de deux réchauds et de poêles, a fait un délicieux gâteau. En effet, tous les cuisiniers reçoivent une formation afin de connaître plusieurs types de cuisines (népalaises, asiatiques, européennes ou américaines), et pour toujours plaire aux trekkers !. Nous partageons ce gâteau avec les cuisiniers, sherpas, porteurs, personnel avec qui nous n’avons pas l’habitude de manger, et qui se contente habituellement du dãlbhãt traditionnel (riz et lentilles), tandis que nous, nous avons chaque soir un menu différent à base de viande…