Voyages Autour Du Monde

Samedi 3 Mai

Le Mexique est un immense pays, et toutes les villes coloniales nous attirent : nous décidons donc de quitter l’agréable Zacatecas, et de poursuivre notre route plus au sud est, vers Guanajuato. Nous ne voulons manquer aucune des villes qui a participé, qui a été sur la route de l’indépendance, face aux espagnols.

Et dès notre arrivée, le regret d’avoir quitté si vite Zacatecas s’estompe : le site de la ville de Guanajuato nous impressionne. Comme sa voisine San Miguel de Allende, la ville de Guanajuato fut construite avec l’arrivée des espagnols au 16 ième, après qu’ils ont découvert des filons d’argent. Son nom d’origine tarasque Quanashuato signifie « lieu des montagnes ».

Nous trouvons une chambre très bien placée, sur la colline du monument à la Pipila, depuis laquelle nous avons une superbe vue sur le centre ville de Guanajuato, avec ses églises et le jardin del Union.

Notre promenade commence donc par cette colline, qui est dominée par le monument à la Dinde –Pipila-, en symbole à la première victoire des indépendantistes contre les espagnols. Nous complétons notre découverte de la marche vers l’indépendance par la visite du musée Alhondigha de Granaditas –ex halle aux grains-, qui fut la première maison tenue par les espagnoles et prise par les indépendantistes, avec à leur tête El Pipila: la façade garde les marques de la bataille.

En descendant, nous nous arrêtons le long du jardin del Union devant le théâtre Juarez, construit par Porfirio Diaz en 1903, de styles variés (néoclassique, mauresque, colonial, et aussi avec des colonnes doriques). Ce théâtre est un des lieux de spectacles pendant le festival de théâtre Cervantino, souvent comparé au festival d’Avignon, qui a lieu au mois d’octobre. Ce festival date de 1953 : ce sont de jeunes étudiants qui l’auraient crée, en jouant les comédies espagnoles populaires du 16 ième, attribuées  à Miguel de Cervantes.

Puis nous filons vers le musée maison natale de Diego Rivera (1886-1957), qui comporte une centaine d’œuvres de Diego, dont un nu de Frida Kahlo-Rivera.

Des ruelles bordées de jolies demeures coloniales aux teintes vives nous conduisent à la place centrale, et à l’église Notre Dame de Guanajuato qui date du17 ième. De là, d’autres ruelles s’enfilent, jusque vers le Callejon del Beso. Cette minuscule ruelle est appelée rue du baiser, puisque elle aurait été le théâtre d’une histoire d’amour entre un pauvre étudiant, locataire d’un appartement dont le balcon faisait face au balcon de la chambre de sa bien aimée : l’espace entre les deux balcons-68 cm- était si mince que les jeunes amants purent s’aimer, à l’insue des parents de la jeune fille.

Le soir tombe, et nous n’avons pas eu le temps de visiter une des mines d’argent proches de Guanajuato (à 5 km). Ces mines, encore exploitées aujourd’hui, ont été découvertes au 16 ième par Juan de Rayas. Mais nous n’avons pas de regret, car nous nous laissons attirer par l’animation des rues : devant le théâtre Juarez, un groupe d’écolières nous présente un petit spectacle de rue, et sur le jardin, se produit un groupe d’ « estudiantinas » en tenue de troubadours et instruments de musique dans les mains.

Un peu plus tard, nous entendons une callejoneada se former dans les rues : la foule se promène dans les rues rafraîchies du soir, au rythme de chansons populaires mexicaines… Quelle agitation !

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