Voyages Autour Du Monde

Récits de voyages au Népal, Mexique, Vietnam, Maroc, Grèce, Egypte

Carnets népalais

27 juillet 2011 • Rubrique: Carnets de Culture

Les porteurs de l’Himalaya

Chaque groupe de trekking compte parmi ses membres des porteurs.
Il ne faut pas confondre porteurs et sherpas !
Les porteurs sont, comme l’indique leur nom, les personnes qui portent les sacs des trekkers. Par conséquent, ils ne marchent pas au rythme du groupe, quittent le campement les premiers le matin, et du fait de leur charge, arrivent plus tard le soir au nouveau campement.
Les sherpas ont un rôle plus gratifiant : leur rôle est d’ouvrir et de fermer la marche, de veiller à la sécurité des trekkers.

Nécessairement jeunes (20 ans en moyenne), petits, minces et musclés, les porteurs marchent toujours en groupe, sans doute pour s’encourager.
Les hommes portent jusqu’à 40 kg, tandis que les femmes ont une charge inférieure à 30 kg, leur salaire dépendant de la charge portée.

Le type de charge détermine le type de portage utilisé : les sacs marins et militaires compacts sont attachées par une ficelle et portées directement sur le dos, tandis que les sacs et objets volumineux sont placés dans une corbeille en osier, le « doko ».

 

Mais toujours, la charge est retenue sur le front au moyen d’un bandeau de fibres tressées, le « namlo ».
Il faut compter deux ou trois porteurs par trekker, afin d’assurer le portage des sacs des trekkers, du matériel de camping et de leurs propres sacs.
C’est le premier jour de trek que les porteurs se répartissent les charges, suivant leurs capacités et les besoins ; c’est cette même charge qu’ils reprendront les jours suivants.

Le portage n’est pas sans risque : sur les ponts ou dans des escaliers aux hautes marches, les porteurs sont facilement déséquilibrés, et doivent veiller absolument à ne pas tourner la tête. Ils marchent le plus souvent en sandales, parfois déchirées, ce qui ne les empêche pas d’être très rapides sur les sentiers himalayens ! D’ailleurs, ils ont souvent les pieds déformés à force de marcher dès leur enfance pieds nus dans des sandales, et même certains ne supportent pas les grosses chaussures de montagnes, qu’ils récupèrent parfois des trekkers à la fin des marches.

Il est sans doute regrettable que la coutume soit que les porteurs ne mangent jamais avec le groupe de trekker, mais mangent en retrait, et à leur frais, un daalbat traditionnel, mélange de riz et de lentilles. De même, ils dorment à l’écart du campement, souvent dehors, et par temps froid, dans une lodge ou autre abri.

Les porteurs sont des personnes toujours très discrètes, puisqu’ils ne font jamais remarquer aux trekkers qu’ils portent leurs sacs, ne cherchent pas à les attendrir sur leurs conditions de vie un peu difficiles, mais cela ne les empêche pas d’être sensibles au fait que les trekkers sachent lequel d’entre eux porte leur sac, les saluent d’un signe lorsqu’ils sont fatigués, ou leur prêtent un habit chaud, par temps de froid ou en haute altitude.
Surtout, ils sont fiers de leur métier, qui leur permet de vivre mieux que le Népalais moyen, puisque à leur salaire de 100 roupies par jour en moyenne, sur lequel hélas ils doivent déduire le coût de leurs repas, s’ajoute une prime en nature, la tradition voulant qu’ils reçoivent les habits des trekkers à chaque fin de trek. Le temps n’est peut être plus très éloigné, où pour une somme supplémentaire de 30 F par trekker et par jour, les porteurs n’auront à prélever de leur salaire le prix de leurs repas, et à dormir sans tente.

Pages: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18

Tagged as: , , ,

Laissez un commentaire