Voyages Autour Du Monde

09-05-2004 – Premier jour de marche

Ce matin, c’est le départ pour le trek : réveil matinal (5h), décoller à 6h de l’aéroport de Pokhara, en direction de Jomosom.

Pour se rendre à Jomosom, nous n’avons pas d’autre choix que cet avion matinal : en effet, la région aux portes du Mustang, étant très ventée tous les jours dès dix heures du matin, les avions à hélices qui naviguent à vue entre les sommets prestigieux des Annapurnas, des Dhaulaghiri et des Nilgiri, ne décollent que pendant une plage horaire de quelques heures. De plus, cette petite bourgade n’est reliée que par les airs à Pokhara, la route partant de Pokhara ne continuant que jusqu’à Beni. A l’aéroport de Pokhara, un petit soleil dégage les Annapurnas des nuages…

La séance d’embarquement et de pesée des bagages est typique : le nombre de bagages étant réglementé dans ces minuscules coucous, il faut choisir entre l’abandon de certaines affaires, ou des négociations avec les autres voyageurs, pour « prendre un peu de leur quota de poids » !…Suite à de longues discussions, nous montons à bord du petit appareil, en « compagnie » de tous nos bagages…

Le vol, entre l’Annapurna et le Dhaulaghiri, est inoubliable ! En une vingtaine de minutes, nous atterrissons sur l’aéroport minuscule de Jomosom, avec vue sur la vallée du Mustang. A notre surprise, la piste est goudronnée…

Le va et vient des coucous des différentes compagnies aériennes népalaises ( Royal Népal Air Lines, Yeti Air, Buddha Airlines, Cosmic Air- notre compagnie-, est impressionnant : entre 6 heures et 10 heures, les avions ne cessent, tour à tour, de voler.

Notre trek débute par la rencontre de notre deuxième guide, Lakpa : pendant que nous prenons le petit déjeuner dans un hôtel de Jomosom, petite bourgade tranquille et isolée, nos deux guides partent à la recherche de chevaux ou de mules dans le village.

Nous avons le temps d’observer la superbe vue sur le Nilgiri, le manège des avions, sentons le vent monter, tandis que nos cuisiniers préparent le matériel de cuisine pour le trek.

En début d’après midi, l’équipe se met en route : direction Kagbeni, porte du Mustang.

Dans le village, les autorités locales valident nos permis de trek : ce contrôle est important car le nombre de touristes au Mustang est régulé, le contrôle du matériel effectué – tout matériel non écologique emporté devra être ramené au retour-. Depuis quelques années, l’ACAP, Association de conservation de l’Aire de l’Annapurna, mène un politique de protection de l’environnement, et s’occupe notamment d’améliorer le traitement des déchets dans les régions de l’Annapurna ( dont le Mustang fait partie.). Je regarde les statistiques affichées au poste de contrôle : 40 touristes sont venus au mois d’Avril au Mustang. Juste après le minuscule hôpital de Jomosom, un second contrôle suit : la police nous demande si nous n’avons pas de cocotte minute !

A la sortie de Jomosom, nous découvrons la vallée asséchée de la Kali Gandaki, que nous remonterons sur quelques 100 kilomètres jusqu’à Lo Manthang. A cette saison, la rivière étant très basse, la marche est facile, mais pendant la mousson, bien que les quantités de pluie soient moindres car la vallée est coincée entre les sommets de l’Annapurna et du Dhaulaghiri, et il est souvent impossible de traverser la rivière, ce qui nécessite de marcher toujours en contrefort.

Notre premier jour de marche, bien que sans dénivelé, n’est pas un moment de confort : nous devons affronter un vent très fort, bien que de dos. Nous rencontrons des marcheurs en sens opposé, et du coup, nous décidons de ne pas nous plaindre ! La traversée d’un pont sur toute la largeur de la Kali Gandaki est un instant périlleux mais ludique : il faut affronter les rafales de vent avec courage !

Après deux heures de marche dans cette vallée désertique, nous apercevons quelques maisons et champs cultivés : c’est le village d’Eklobhatti. Une pause nous permet de nous abriter quelques instants du vent ! De nombreux marcheurs descendent de Muktinath, village « sacré » que nous irons à notre tour découvrir en fin de trek.

Nous repartons dans un vent toujours plus violent, en direction de Kagbeni. La vue au loin de ce village est un réel moment de plaisir : les portes du Mustang restreint sont toutes proches ! L’entrée est signalée par un poste de contrôle, mais ce soir, personne ne surveille… Ce petit village, avec ses jolies petites maisons, ses villageois souriants, d’origine tibétaine -la plupart connaissent bien sur le népali mais préfèrent parler tibétain entre eux- est agréable. Nous sommes accueillis pour la nuit sous tente dans l’enclos d’une Guesthouse, avec des chevaux pour voisins !

La première nuit est agréable, à cette altitude, l’air n’est pas trop froid.

Pages: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25